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It always rains the hardest on the people who deserve the sun.

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Adriel Monday
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MessageSujet: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyJeu 27 Oct - 14:16



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Adriel Monday
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyJeu 27 Oct - 14:21

“The way I see it… every life is a pile of good things and bad things. The good things don’t always soften the bad things, but vice versa the bad things don’t necessarily spoil the good things or make them unimportant…”

Nous devions avoir l’air ridicules comme ça, assis chacun à un bout du banc. Elle à l’extrême gauche, moi à l’extrême droite. Oui, franchement, on devait avoir l’air moyennement malin assis à un mètre l’un de l’autre, avec nos sacs de déjeuner respectifs posés sur les genoux. Alors histoire d’avoir l’air moins ridicule, j’ai commencé à lui parler. (Évidemment c’était une excuse puisque quoi que je fasse, j’ai toujours l’air un peu ridicule.) Je ne savais pas trop comment m’y prendre pour lui parler. En fait, j’avais juste envie de lui dire que je la trouvais très belle, avec ses longs cheveux roux et son visage d’ange. Finalement, j’ai dit :
- Il fait beau, non ? Mais un peu froid pour moi quand même.
(Et alors ça, pour le coup, c’était vraiment ridicule.) Elle s’est lentement tournée vers moi, l’air un peu surpris, comme si elle était étonnée que je me sois adressé à elle. (Ou alors, elle espérait juste que ce n’était pas à elle que j’avais parlé.) Elle m’a jaugé du regard, comme si elle essayait de lire à l’intérieur de moi. Puis elle a regardé le ciel au dessus de nous et m’a enfin répondu.
Je ne me souviens pas exactement de sa réponse (et puis elle ne m’intéressait pas vraiment, le but de la manœuvre c’était juste de lui parler), j’étais trop ébahi par sa voix grave et douce, avec un léger accent irlandais. Elle a tout de suite enchaîné en me demandant comment je m’appelais. J’ai répondu que je m’appelais Adriel, elle a dit qu’elle était Andie. Et pour faire bonne mesure ou je ne sais quoi, elle m’a fait la bise. Un bisou sur chaque joue. Ses lèvres ont laissé comme une marque brulante sur ma peau. Et puis je me suis demandé si elle était française, puisqu’il n’y a que là-bas, à ma connaissance, que les gens se font la bise. J’ai voulu lui demander si elle avait un quelconque lien avec la France, mais je me sentais un peu intimidé par cette petite rousse irlandaise-française-anglaise. Je réfléchissais à comment j’allais m’y prendre pour la relancer, parce qu’elle était silencieuse depuis notre « bisou », quand elle dit avec un petit sourire :
- J’ai vécu à Paris pendant trois ans. J’ai pris les habitudes françaises.
J’étais sifflé. C’est comme si elle avait lu en moi. C’est comme si elle avait su comment interpréter mon expression pensive et interloquée à la fois. Et puis sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit (de toute façon, je n’avais aucune idée de ce que je pouvais bien lui dire, j’étais comme tétanisé devant elle), elle enchaîna :
- Mon père va bientôt mourir.
Le tout sur le ton de la conversation.
Mais au moins, elle, elle avait le don de lancer des supers sujets de conversations ; pas comme moi.
Ma seule réaction fut quelque chose qui ressemblait à :
- Ah euh bah oui d’accord …
Je me serais donné des gifles.
- Je te dis ça parce que tu me fais penser beaucoup à lui, d’une certaine manière, sourit-elle, ignorant ma pitoyable réplique précédente.
- Et je dois le prendre … bien, ou mal ?, m’inquiétai-je, ayant soudain retrouvé tout mon vocabulaire.
Elle eut un sourire indulgent mais ne s’étala pas sur le sujet.
Elle se mit à me parler de musique. Elle m’expliqua qu’elle étudiait la musique dans une école pour pouvoir intégrer le BBC International Orchestra of Wales en tant que violoniste, un instrument qu’elle pratiquait depuis dix ans. J’en profitai pour glisser que je faisais du piano depuis que j’étais tout petit. Cela la fit sourire. Un rien la faisait sourire.
Elle me parla des livres qu’elle avait lus, de ceux qu’elle aimerait lire. Ayant passé une grande partie de mon adolescence à regarder des films sur mon ordinateur jusqu’à épuisement, j’avais vu toutes les adaptations cinématographiques des livres qu’elle avait lus. Elle n’en avait vu aucune mais écrivit toutes celles que je lui conseillai sur un morceau de papier en me promettant de les regarder un jour.
C’était la première fois depuis très longtemps que je voyais quelqu’un noter quelque chose sur une feuille. Aujourd’hui, les gens ont tous un bloc-notes intégré dans leur portable. C’est plus rapide.
Elle me raconta qu’elle avait huit frères et sœurs (famille recomposée oblige) et que dès que le petit dernier aurait toutes les bases du français, ils repartiraient tous vivre en France. Elle ajouta que c’était là-bas que son père voulait mourir.
Elle me parla de la France, donc. De Paris, des gens, des endroits où elle voulait aller, des personnes qu’elle avait rencontré.
Elle avait une façon de parler des choses, même de la plus innocente … J’ai tout de suite aimé cette fille.
À un moment, elle me demanda quel âge j’avais. Sa question me surpris.
- Vingt cinq.
Pause.
- Tu m’aurais donné combien ?
- Entre quinze et trente, rit-elle.
Je fis semblant de comprendre. Elle ajouta juste qu’elle avait vingt-deux ans.
À treize heures quarante-cinq, elle me dit qu’elle allait devoir retourner en cours. (Difficile de croire qu’on était là depuis seulement une heure quarante-cinq.) Elle m’annonça que demain, ce serait mon tour de parler, parce qu’elle avait beaucoup monopolisé la parole aujourd’hui. Ça ne m’enchantait pas spécialement d’avoir à me « livrer », j’étais juste content qu’il y ait un demain pour nous.
Elle me fit la bise encore une fois puis partit. Elle était à quelques mètres de moi quand elle se retourna et, voyant que je la regardais toujours, me fit un sourire qui me tordit le cœur.
Il y avait quelque chose dans son sourire. Une trace de quelque chose. Je ne saurais pas dire quoi, mais quelque chose.
Je haussai les épaules et repartis au travail en bondissant –littéralement.



J’étais tout énervé ce matin. Je m’habillai avec un soin tout particulier, et pourtant, même après avoir enfilé un pull jacquard et un pantalon chino comme les mecs dans les magazines, je continuai de me sentir ridicule. Un peu décalé.
La matinée parut s’étendre en longueur. J’avais l’esprit ailleurs et je fis n’importe quoi. Partir en pause à onze heures et demi fut une délivrance –c’était ce que j’attendais depuis ce matin en fait.
J’arrivai au parc avec un empressement ridicule. Ridicule –ce mot revenait très souvent. Le problème c’est que je n’avais aucune idée de l’heure à laquelle Andie finissait. Elle était là avant moi hier midi. Alors j’attendis. Et j’enguirlandai tous ceux qui voulaient s’asseoir sur « notre » banc, répétant inlassablement que j’attendais quelqu’un.
Elle arriva à midi trois. Elle portait un gros pull vert foncé, un jean moulant et des chaussures noires avec une semelle en crêpe. Elle me sourit –et il y avait toujours ce truc dans son sourire.
Elle ne s’assit pas. Je m’attendais au pire, mais en fait elle voulait juste marcher. Elle tendit la main, et je la regardai bêtement. J’étais censé la prendre ? Je ne fis rien. Je me levai et rangeai sagement mes mains dans mes poches. Andie ne se démonta pas et me pris par le bras. Elle était très silencieuse. Elle devait attendre que je parle. J’avais espéré qu’elle aurait oublié ce petit détail, mais je me mis quand même à lui raconter mon histoire.
Je lui parlai de mon tout premier souvenir, de ce qui était arrivé le jour où j’avais compris que j’existais.
J’avais deux parents qui m’aimaient beaucoup mais qui ne s’aimaient pas du tout. Et pourtant ils s’étaient mariés et ils m’avaient eu. Alors qu’ils ne se supportaient pas. Les mauvaises langues du quartier avaient du dire que ma mère avait épousé mon père pour une question d’argent. Mais mon père n’était même pas riche.
Mes parents se battaient tout le temps, toute la journée. Mais le pire c’était le soir. Ils s’en donnaient à cœur joie parce qu’ils pensaient que je dormais, mais comment pouvais-je dormir alors qu’ils se hurlaient des insultes et se balançaient des objets à la figure ? Je restais allongé dans mon lit, les yeux grands ouverts, et j’attendais qu’ils se calment. Des fois, leurs disputes duraient toute la nuit, alors je ne dormais pas.
Un soir les choses ne se passèrent pas comme d’habitude.
Je me rappelle précisément de ce qui s’est passé. Je devais avoir quatre ans et c’était la première fois que quelque chose rentrait dans ma tête en y restant. Le reste de mes souvenirs me revenaient seulement par bribes.
J’étais dans mon lit. Je serrais mon nounours contre moi, comme si ça pouvait faire cesser les cris de mes parents en bas. Et puis la voix de ma mère changea, devint soudain suppliante. Comme si elle était terrifiée par quelque chose. J’eus brusquement peur pour elle et je voulus l’aider. Je sortis de mon lit, et descendis silencieusement les escaliers, serrant mon ours contre moi. Mes parents étaient dans le salon, à une bonne distance l’un de l’autre. Mon père pointait quelque chose sur ma mère –j’appris plus tard que c’était un révolver. Et ma mère, qui avait retrouvé un ton assuré, pointait également une arme sur mon père. Elle dit :
- James, si tu ranges pas ça tout de suite, je t’assure que je tire.
C’est là qu’ils remarquèrent que j’étais là.
Ils se mirent à parler très vite et en même temps mais dirent à peu près la même chose, à savoir :
- Chéri, retourne dans ta chambre, ne reste pas ici s’il te plait !
Je ne compris pas pourquoi ils me disaient ça, mais comme ça avait l’air important, je partis en courant. Ça ne m’empêcha pas d’entendre les deux revolvers tirer en même temps. Quand je revins dans le salon, ils étaient tous les deux allongés par terre dans une marre de sang. Coryant qu’ils étaient juste endormis, je m’étais blotti contre ma mère et avait dormi là. La nounou nous avait trouvé comme ça le lendemain matin, en venant pour me garder, à huit heures, comme elle en avait l’habitude.
Je repris pied dans la réalité pour observer la réaction d’Andie. Et elle pleurait.
Je n’avais pas prévu ça. Mais c’est vrai que j’aurais pu éviter de m’attarder sur autant de détails, comme le bruit des tirs des revolvers.
Je n’avais jamais été très à l’aise pour parler de ça, et pourtant là j’avais été très bavard. C’était la première fois que je parlais de cet incident avec autant de précision. D’habitude je me contentais juste de dire aux gens que j’avais perdus mes parents quand j’étais petit. Cette fois je m’étais un peu trop étendu sur le sujet. Personnellement, ça m’avait soulagé, n’empêche que ça avait fait pleurer Andie.
Lui adressant un sourire d’excuse, j’entrepris de parler de choses plus légères. De mes occupations, du piano, des séries télé que je suivais, de mon petit chien. Je lui dis que je travaillais dans un magasin de jouets. Ça la fit beaucoup rire.
C’est elle qui ré-aborda un peu plus tard le sujet de mes parents. Elle demanda :
- Qui t’a recueilli ? Après que…
Elle laissa sa phrase en suspens.
J’expliquai que j’avais été adopté par un couple de gens d’une cinquantaine d’années qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Mr. et Mrs. Monday, qui étaient très vieux maintenant, et que je voyais toujours même si je n’habitais plus chez eux. Andie sourit.
Elle venait de me demander en quoi exactement constituait mon métier, quand elle s’exclama qu’elle devait partir. Je regardai ma montre et effectivement, il était treize heures quarante quatre. Je sentis que son visage s’approchait du mien, et comme je n’avais aucune idée de ce qu’elle allait faire, je tournai la tête vers elle. Résultat, sa bouche atterrit au coin de la mienne.
Andie eut l’air brusquement triste, mais me sourit quand même et partit d’un pas rapide, sans se retourner cette fois, comme elle l’avait fait hier.
Je crois qu’elle avait juste voulu m’embrasser sur la joue.
Crétin.
Je commençai à partir, d’un pas peut-être un peu moins bondissant qu’hier, mais quand même content d’avoir révélé ma triste existence à ce petit personnage.



Notre rendez-vous du midi devint une sorte d’habitude. Nous n’avions pas besoin de planifier ces rencontres, nous ne nous donnions pas rendez-vous, nous savions que l’autre serait là, c’est tout.
Au cours des nombreuses heureux que je passai avec elle, j’appris qu’elle chantait uniquement aux toilettes et sous la douche ; qu’elle plaignait ceux qui s’embêtent à trier leur dragibus avant de les manger ; qu’elle adorait Robert Pattinson (ce que je trouvai bizarre pour une fille qui ne faisait d’habitude rien comme les autres) ; qu’elle détestait se mettre en maillot de bain parce que ça lui donnait l’impression d’être en sous-vêtements ; qu’elle buvait tout le temps de l’Ice Tea et que par conséquent, elle allait tout le temps aux toilettes.
Elle hurla de rire lorsque je lui dis que je n’avais pas eu beaucoup de petites amies parce qu’elles pensaient toutes que j’étais gay.
Pendant qu’elle rigolait, je me demandai si elle me prenait pour un gay ou pour un gars avec qui elle pourrait sortir. Et puis je me rappelai que je m’étais promis de ne jamais penser à ça –qu’un jour on pourrait être plus que des amis. Beaucoup trop malsain.
Une fois, au lieu de déjeuner au parc, nous sommes allés chez moi. Parce qu’il pleuvait, et que s’il y a bien une chose qui m’exaspère, c’est la pluie. La regarder tomber de l’autre côté de la fenêtre, l’écouter quand je suis au fond de mon lit, ça je veux bien, mais être dessous, non.
Après avoir passé deux heures à regarder Andie s’extasier devant ma collection de livres, après avoir attendu pendant deux heures qu’elle daigne s’intéresser à moi, je me suis juré de ne plus jamais la faire venir chez moi. À moins de cacher les livres.
Nous nous voyions des fois en dehors de nos rendez-vous du midi, mais pas très souvent parce que nous avions du travail chacun de notre côté. Ainsi, lors d’un dimanche après midi mémorable, je lui appris à jouer au tennis de table, et elle me fit découvrir un groupe qui s’appelle Scanners en m’emmenant à un de leurs concerts.
Le reste du temps, elle me harcelait de textos. Elle me recopitait des poèmes entiers, me répétait des blagues racontées par ses frères, m’envoyait des photos des chaussures de ses rêves, ou me disait juste ce qu’elle était en train de faire ou de réviser. Je répondais la plupart du temps par des citations de films, de livres, de gens célèbres ou croisés dans la parole, de paroles de chansons. Et des fois, je ne répondais pas.



Ça fait longtemps que j'ai arrêté de faire des efforts maintenant. Côté vestimentaire, je parle. Je pourrais porter du Dior que j'aurais toujours l'air aussi nigaud, alors à quoi bon. Les gens que je croise dans la rue me regardent toujours un peu bizarrement (c'est vrai que des fois je dois avoir une sacré touche, comme aujourd'hui par exemple, avec mon pull rayé jaune, bleu et rose), mais en fait, je m'en fiche. Je commencerai à me soucier des vêtements que je porte le jour où Andie critiquera ma façon de m'habiller. Plaire à Andie –c'est ça qui compte.
Comme d'habitude, j'arrivai au parc à onze heures quarante, et comme d'habitude, je m'assis sur notre banc désormais attitré, et comme d'habitude, personne ne vint s'assoir à côté de moi –les gens qui venaient ici tous les jours savaient que ce banc était réservé au garçon bizarre et à la jeune fille rousse. Il y a des ignorants, bien sur. Il y en eut trois, aujourd'hui. Trois personnes qui s'assirent sur notre banc. Je me chargeai de les accueillir –si accueillir est le bon mot. Je les fis plus partir qu'autre chose. Et tout ça me mit de très mauvaise humeur.
En fait, j'étais souvent de mauvaise humeur quand j'arrivais le midi. À cause du travail, des collègues, de la météo. Et Andie se chargeait de me remettre de bonne humeur dès qu'elle arrivait, à midi trois précises.
Midi cinq passés. Toujours pas d'Andie.
Bon. Ça peut arriver.
Midi quinze. J'hésitai à l'appeler pour lui demander où elle était. Mais je ne voulais pas être trop lourd. Elle était surement en chemin.
Comme je m'ennuyais en l'attendant, je croisai les jambes. Puis les croise dans l'autre sens. Je croisai aussi mes mains, sur mes genoux. Me rendis compte que je devais vraiment ressembler à un gay. Et ris de moi-même.
Je changeai de position, espérant avoir l'air viril. Je ne voulais pas qu'Andie me prenne pour un gay. Je voulais qu'en me voyant, elle se dise que j'étais sacrément beau, que j'avais belle allure et qu'elle aimerait bien sortir avec moi, un soir. En « amoureux ». Bref.
Je commençai à me gratter les cheveux et à gesticuler dans tous les sens –signes de nervosité chez moi. Andie n'arrivait jamais en retard. Jamais.
Je me mis à fredonner Breath and Life, parce que c’état sa chanson préférée. Ça m’apaisa pendant un moment. J’imaginai qu’elle écoutait cette chanson en ce moment même, arpentant les quais de la Tamise, en direction du parc, réfléchissant à ce qu’elle allait me raconter aujourd’hui.
Imaginer ça me permit de me tenir tranquille un bon moment, et puis je vis qu’il était treize heures. J’avais l’impression d’attendre depuis des semaines entières. Des mois, presque. Et toujours pas d’Andie. Une heure que j’attendais là. Qui plus est, j’étais en train de mourir de faim. Je sortis mon sandwich et ma pomme de mon sac en papier kraft et commençai à mâcher lentement, guettant l’arrivée d’Andie –sans trop plus y croire, cependant. J’avais du mal à avaler ; comme si ma gorge était « bloquée ». Nouée. (Depuis le temps que j’essaie de comprendre l’expression « avoir la gorge nouée ».)
À treize heures cinquante, le cœur en vrac d’avoir attendu ma petite rousse pendant deux heures –les deux heures les plus longues de mon existence- sans qu’elle ne se montre, je partis. Pendant que je retournais au travail d’un pas trainant, ce qui n’étais pas habituel, puisque normalement, je venais de passer deux parfaites heures avec une parfaite jeune femme, je tentai de me réconforter : j’essayai de me convaincre qu’elle était juste malade. Ou alors, qu’elle avait eu un empêchement. Du genre, aller voir ses deux parents à l’hôpital. Quand j’arrivai au travail, j’avais réussi à me persuader que, de toute façon, elle serait de retour demain.



Une nouvelle routine s’installa : celle d’Adriel Monday, mangeant tout seul sur son banc le midi. Certaines personnes, celles qui avaient pour habitude de me voir avec Andie, me souriaient avec compassion, pensant surement qu’Andie était ma copine et qu’elle m’avait quitté. Si c’était aussi simple. Clair. Elle avait juste cessé de venir ici le midi, elle ne répondait ni à mes textos inquiets, ni à mes appels fréquents. Donc c’était un peu comme si elle m’avait quitté, oui. Sauf que quand on se fait quitter généralement on sait pourquoi. Là je ne savais rien. Mais tout ça me donnait un peu l’impression d’avoir perdu ma petite amie, c’est vrai.
Le pire jour fut mon cinquième sans nouvelles d’Andie. C’était un mardi. Il faisait tellement beau que j’aurais presque pu être de bonne humeur. J’étais assis sur notre banc, j’avais fini de manger, et comme ça m’avait pris une dizaine de minutes et qu’il me restait encore deux heures devant moi, j’avais sorti de mon portefeuille une photo d’Andie et moi, prise dans un photomaton il y a une semaine ou deux. J’avais mis la photo là pour toujours avoir un morceau d’elle avec moi. En voyant ces yeux rieurs, ce petit sourire en coin que j’aimais tellement, je m’étais rendu compte que j’étais follement amoureux d’Andie. Et je l’étais surement depuis la première fois où je l’avais vue assise toute seule sur son sac. En regardant l’Andie de la photo, j’avais dit pour moi-même :
- Reviens, s’il te plait.
L’homme que j’avais laissé s’assoir à côté de moi, sur ce banc, parce que je n’avais plus l’espoir qu’Andie reviendrait, cet homme m’avait gentiment tapoté l’épaule en regardant la photo. Il avait du croire qu’Andie, la fille de la photo, était morte. Ça m’aurait presque fait rire.



Andie appela un dimanche soir. J’aurais préféré qu’elle évite. J’aurais préféré ne pas savoir.
Quand elle a téléphoné, j’étais assis sur mon canapé, devant la télé. Je portais un très vieux pull et j’étais en train de fumer ma cinquante sixième cigarette de la journée, parce que j’avais besoin de déstresser.
Non oubliez la cigarette. Et la télé. Je l’avais effectivement allumée, mais au bout d’à peu près quinze minutes de pub, ça m’a encore plus stressé. Alors je l’ai éteinte. Pour en revenir à la cigarette, je ne sais absolument pas pourquoi j’ai dit ça, l’histoire des cinquante six cigarettes, puisque je n’en ai jamais fumé une, même si ça peut paraitre étonnant. Ou peut-être que ce n’est pas étonnant du tout. Peut-être que j’ai une tête de quelqu’un qui fume pas.
J’étais justement en train de réfléchir à un moyen pour moins stresser à propos d’Andie, et de son absence, un moyen tels que les médicaments ou la cigarette (justement) quand ladite Andie m’a appelé. Et comme les rares gens qui me téléphonent m’appellent sur mon téléphone fixe et jamais sur mon portable et qu’Andie, si, puisque c’était le seul numéro que je lui ai passé, je savais très bien que c’était elle. Je me suis rué sur mon portable, et j’ai décroché. À ce moment-là, je ne savais pas que dans même pas cinq minutes je serai quasiment détruit. Au contraire, je n’avais jamais été aussi heureux de ma vie. Tellement heureux que j’aurais pu pleurer de joie. Mais au lieu de ça, j’ai juste dit, le plus naturellement du monde :
- Salut !
Comme si on s’était vus hier.
Je me rappelle avoir trouvé qu’Andie avait une drôle de voix. Que son « salut » manquait un peu d’entrain. Je me suis dit que depuis le temps qu’on ne s’était pas parlés, j’avais du oublié un peu ses intonations.
- Alors, t’étais passée où ?, j’ai demandé, en essayant d’avoir moins amer que je ne l’étais.
C’est là qu’elle a dit :
- Je suis malade.
- Oui, je m’en suis douté, je me suis dit que c’était pour ça que tu venais plus le midi. Tu vas mieux ?, ai-je répondu.
- Tu comprends pas … Quand je dis que je suis malade … J’ai pas une angine ou un rhume, tu vois ?
- Mais, tu … T’as …
- Je préfère qu’on se voie plus, enfin qu’on continue à plus se voir, m’a-t-elle coupé. Le seul truc que tu peux faire pour moi, c’est pas essayer de me rappeler ou de me voir, c’est pas une bonne idée. Je t’appelle là parce que je trouvais que c’était un peu irrespectueux de t’avoir laissé sans nouvelles. Alors voilà, je te souhaite une belle vie mon Adriel. Et plein de bonheur. T’as beaucoup contribué au mien ces dernières semaines.
Sur le coup j’ai pas réalisé qu’elle était en train de me dire au revoir. Adieu, plus exactement. Je me suis juste attardé sur le fait qu’on ne se connait que depuis quelques semaines. On avait tellement partagé de choses qu’à force, j’avais commencé à avoir l’impression qu’on se connaissait depuis toujours.
Et puis je me suis rendu compte que le vrai problème c’est qu’elle était malade. (Je me suis interdit de penser que par malade, elle avait aussi voulu dire condamnée.) Elle était malade, et moi je me demandais depuis combien de temps exactement on se connaissait. Et le temps que je réagisse à ce qu’elle venait de m’annoncer, elle avait raccroché.
Je crois qu’après j’ai un peu pleuré. Oui, j’en suis sur même, maintenant que j’y repense. Ça faisait des années que je me retenais de pleurer et là, tout est sorti d’un coup. Mon père … Ma mère … Mes parents adoptifs, à la fin de leur vie … Les filles … Mon travail et mon salaire de misère … Et Andie. Peut-être que si j’avais choisi un autre métier, à l’autre bout de la ville, je ne serais jamais venu manger dans ce parc, et je n’aurais jamais rencontré Andie. Voyez à quoi ça tient.
J’ai pensé à son sourire. Je me suis demandé si elle avait jamais su l’effet que son sourire pouvait avoir sur moi. Et si j’allais revoir ce sourire un jour.
Et puis j’ai fini par m’endormir. J’ai rêvé que je marchais sous la pluie et que je rencontrais Andie, par hasard. Et qu’on s’embrassait passionnément, même si on était tout mouillés et qu’on commençait à avoir froid. J’étais vraiment heureux, pourtant j’étais sous la pluie, trempé jusqu’aux os, quelque chose que je ne peux pas supporter d’habitude. Quand je me suis réveillé, j’ai mis un sacré bout de temps à me persuader que mon rêve n’avait été qu’un rêve. C’est ce qui arrive quand on fait des rêves trop convaincants. Et puis je me suis souvenu de l’appel d’Andie, de son au revoir. De sa maladie. Et j’ai compris que c’était ça, la réalité.


Dernière édition par Adriel Monday le Mer 9 Nov - 18:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptySam 29 Oct - 0:04

JE TE VOIS.
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptySam 29 Oct - 4:54

AMY POND.
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptySam 29 Oct - 14:37

TU ME VOIS ? It always rains the hardest on the people who deserve the sun. 888112
Amy Pond. I love you
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptySam 29 Oct - 16:47

BEN OUI J'TE VOIS <3
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptySam 29 Oct - 18:25

BON BEN TU M'VOIS ALORS. I love you
(ça fait penser à Avatar ...)
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 0:21

J'ai pas vu ce film :O
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 0:22

Karen Gillian est trop mignonne sérieux
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 5:05

Avatar c'est nul :P.
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Adriel Monday
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 12:16

Avatar c'est gavant ! 2 fois au cinéma ça m'a suffit.
Karen Gillan elle est trop chouette, c'est tout.
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Marin Castell
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 19:50

J'ai jamais regardé Doctor Who mais elle me donne trop envie de la jouer (a)
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 20:07

Moi faut que je regarde :P.
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Marin Castell
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 20:15

Putain non, elle est trop magnifique, permets-moi de la jouer. cutie
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 22:54

Marin Castell a écrit:
J'ai jamais regardé Doctor Who mais elle me donne trop envie de la jouer (a)
Moi j'ai commencé à regarder Doctor Who juste pour elle j'étais point déçue :)

Oxanna-Mistie Chamberlain a écrit:
Moi faut que je regarde :P.
OUI I love you

Marin Castell a écrit:
Putain non, elle est trop magnifique, permets-moi de la jouer. cutie
cutie cutie Ce serait un honneur.
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyDim 30 Oct - 23:28

Je vais commencer bientôt alors. I love you
ET SÉRIEUX? cutie
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Adriel Monday
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MessageSujet: Re: It always rains the hardest on the people who deserve the sun. It always rains the hardest on the people who deserve the sun. EmptyLun 31 Oct - 0:01

ÉVIDEMMENT cutie je suis toujours d'accord pour que tu joues mes amoureuses mais là je pensais que t'aimais pas Karen :/
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