WIND ♦ That boy is a monster.

musique de fond
Il y a des jours, allez savoir pourquoi, où je m'habille comme tout le monde. Aujourd'hui, par exemple, avec mon marcel American Apparel,ma jupe Soun, mes boots Chanel et mon caban Freeman T. Porter, je ressemble à n'importe quelle autre New Yorkaise (bien que je n'en sois pas une). Étrangement, je trouve agréable le fait que les gens ne chuchotent pas sur mon passage. C'est chouette, finalement, d'être normal. Même si je ne le suis pas vraiment. Il faut dire que Oncle Charlie, qui a un poste très important dans une grande entreprise de Brooklyn, n'aurait pas vraiment apprécié de me voir débarquer dans son bureau accoutrée façon Alice In Wonderland. Voyez-vous, comme je suis à New York en ce moment, j'ai décidé d'aller rendre visite à Oncle Charlie, parce que c'est mon oncle préféré. C'est un homme très respectable, c'est pourquoi je me suis habillée convenablement pour lui rendre visite. J'aurais bien été le voir chez lui, comme ça j'aurais pu me déguiser en fée pour l'occasion, mais mon oncle est un bourreau du travail. Il passe son temps dans son bureau. Il a un logement, il ne faut pas croire. Un magnifique loft dans l'Upper East Side, mais il préfère rester dans son grand bureau à la déco moderne. Mais Charlie a quarante ans, moi dix-neuf, il est en droit de vivre comme bon lui semble. Mais je crois aussi que la raison pour laquelle je me suis habillée normalement ce matin c'est que je ne suis pas d'humeur à danser sur Paparazzi attifée d'oreilles de Shrek. Ni sur Paparazzi ni sur n'importe quelle autre chanson d'ailleurs. Et que j'ignore la cause de mon mal être me met encore plus mal à l'aise. Comprenez, je suis habituée à être la maitresse du jeu, celle qui dirige, mène tout par le bout du nez. Les rôles sont à présent inversés, il n'y a rien de plus déconcertant. Damn, et si tout ce qui me rendait malheureuse commençait par la lettre W ? Ah, et moi qui croyait que je commençais à me faire trop vieille pour pouvoir déprimer à cause d'un garçon... dont je ne suis même pas amoureuse. Et ne me contredisez pas. Que je tombe amoureuse serait la pire chose qui pourrait m'arriver.

En même temps, je ne peux m'empêcher à ce pauvre garçon que j'ai malmené maintes et maintes fois. Je ne peux non plus m'empêcher de penser à la promesse que je me suis faite il y a quinze jours; ne plus jamais voir. Cela ne le ferait que souffrir. Je ne le ferais que souffrir. Tourmenter les gens, et les garçons qui me courtisent et général, est une habitude, je ne prends même pas le temps de m'occuper des dommages. Mais Wind, c'est différent. Sans savoir pourquoi, la tristesse qu'il y a eu dans ses yeux la dernière fois qu'on s'est vus et que je l'ai fait tourner en rond pendant plus d'une heure, je l'ai ressentie aussi. Je ne me reconnais vraiment plus, quand je pense comme ça. Puis, je songeai à Charlie, son sourire bienveillant, son odeur de café, et je mis Monster à fond dans mes oreilles.

Quand j'entrai dans l'ascenseur, j'étais plongée dans une tout autre chanson, Comptine D'un Autre Été. Je ne remarquai donc pas tout de suite qu'il y avait une autre personne que moi dans la cabine. L'homme, ou le jeune homme, avait la tête baissée, ses cheveux tombaient devant son visage, et il ne me vit pas non plus. Quand il releva doucement la tête, je fis semblant de ne pas reconnaitre ce visage, ces yeux gris si déstabilisants, ces lèvres que j'avais failli embrasser plus d'une fois. Je me concentrai sur les notes de la chanson et augmentai encore plus le volume. Un rapide coup d'œil à ma droite m'indiqua que je n'avais plus qu'un étage à parcourir, et là, alors je pourrais partir en courant. Pas très courageux, surtout de ma part? Soit. Mais vous ne vous souvenez plus de ma promesse, répétée plus haut? C'est bien simple, je.ne.dois.plus.le.voir. Mais comme, dans des situations pareilles, tout ne se passe jamais comme on l'avait prévu, l'ascenseur, qui marchait surement très bien jusqu'à ce moment précis, décida de brusquement tomber en panne. Le choc fut si rude que je basculai sur mes talons aiguilles et dut me rattraper au col de la chemise de Wind. Quelque peu gênée, je me sentis rosir mais décidai de ne toujours pas lui adresser la parole. Au lieu de ça, je lançai une réplique typiquement Morganienne. M'approchant de la porte, je regardai au travers de la mince ouverture. Ce coup d'œil me confirma que j'étais bloquée dans un ascenseur avec la personne que je voulais le moins voir. « Oh. Houston, on a un problème », dis-je d'une voix vaguement amusée, bien que je le fus pas. Charlie, on se verra un autre jour.

**Invité** Invité

Les histoires toutes compliquées. Les histoires déjà fondées. Les histoires épineuses. Les histoires sans issue possible, les histoires encore et toujours. Au fond chacune d’elles demeuraient les même, elles étaient juste problématiques. A en croire une touche d’imagination, le fin d’une histoire bien que banale doit ce finir sur un happy end. À en croire les mariages tout se soldait par un divorce. Les histoires de cœur, ou même l’idée de s’accrocher à une autre personne ne venait aucunement à l’esprit du jeune britannique, qui tranquillement installé au comptoir de la cuisine bosser sur son ordinateur portable sur une recherche bien précise. Son regard azuréens bien que clair fixait l’écran à une rapidité qu’on pourrait se poser des questions sur un prochain mal de tête. Saisissant la tasse de café qui reposait que le comptoir en pin massif, Wind s’abreuva d’une gorgée de café et la reposa doucement lorsque par mégarde le bruit tonitruante de son cellulaire retentisse tout à trac. Bougon de nature, il râla des petites injures de mécontentements et fronça les sourcils lorsqu’il se rendit compte de l’émetteur de son appel. Décrochant rapidement ce dernier, il répliqua doucement. « Hey Louise ! Comment ca va ? ». La voix de la dénommée Louise se fit alors entendre, et elle raisonnait mélancoliquement d’après lui. Quelques choses n’allaient pas, et il comptait bien le savoir. « Oui, désolée de te déranger en milieu de l’après midi. Mais j’avais besoin de parler à quelqu’un et … ». Se levant de son siège, le brun se mit à déambuler dans son appartement à la recherche d’un papier important. « Mais non tu ne me dérange jamais voyons, je suis en congé aujourd’hui donc vas y si je peux t’aider n’hésite pas. ». Plus la conversation téléphonique défilait plus elle prenait une tournure étrange. Son amie lui dévoila enfin tout se mystère en lui apprenant qu’elle venait de perdre son travail au conservatoire puisqu’ils licenciaient des personnes, mais tout comme elle Stanislas ne s’attendait guère à ce que cela lui arrive à elle et encore moins à lui. « Ecoute, je vais passer te voir si tu veux ? D’accord, à tout à l’heure. ». Remettant son engin électronique dans la poche de son jeans, Wind saisit ses clefs et sa veste pour sortir avec pour direction le quartier de Brooklyn afin de rendre visite à sa collègue et amie de travail.

Le trajet s’effectuant en voiture ne prit pas plus de temps que cela, et bien que son esprit demeure occupé par le boulot et les soucis familiaux, le Charleston ne cessait de penser à Morgan. Un prénom. Il avait fallut une appellation et une seule pour que tout bascule est dans sa conscience et dans son comportement. S’éloigner d’elle avait était assez complexes de son point de vue, mais las de ces petits jeux de défis puérils, le musicien avait décidé de laisser tomber l’affaire et donc ne plus la revoir. Après tout New York était fort grand pour qu’ils ne se croisent pas, mais comme tout le monde le sait si bien, il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas du tout. Bifurquant dans la rue opposée à l’immeuble de sa connaissance, l’ange rigolard laissa sa voiture sur le trottoir et claqua la portière de son véhicule. Et ce fut d’une démarche rapide et pressante qu’il pénétra dans le bâtiment immobilier. Lunette de soleil sur le bout du nez, mains dans les poches il attendait patiemment que l’ascenseur daigne montrer signe de vie, ce qui par miracle se produit à l’instant où il pensait enfin à monter les escaliers. Non pas qu’il soit fainéant bien au contraire, l’activité de course le connaissait mais la fatigue répétée de ces dernières nuits se faisait sentir. Une fois à l’étage entendu, Wind toqua à la porte de Louise et ainsi ils passèrent la journée ensemble devant de vieilles photos qu’ils avaient tous deux en commun. « Je vais devoir y aller, mais on se voit plus tard ? ». « Bien sur, et Wind ?! ». « Quoi ? ». « Encore merci d’être venu … ». Il se contenta de lui sourire timidement comme il en avait l’habitude, toute une difficulté pour lui, on l’aurait compris.

Wind effectua alors le chemin inverse et monta dans ce vieil ascenseur des années trente voir beaucoup plus et c’est les yeux rivés sur son cellulaire qu’il patientait enfin le moment où il pourrait sortir. La nouvelle technologie était fort pratique pour passer le temps, la preuve il ne remarqua guère la présence de la petite brune montait à l’intérieur. Et comme malchance rime avec Wind, le voila coincé dans une boute en ferraille avec un des personnes qu’il ne voulait plus revoir. Levant les yeux au ciel, Morgan se rattrapa à lui. De son coté lui recula et alors qu’elle répliquait comme d’habitude des phrases étrangères, Wind se contenta de garder ses lèvres scellées pour le moment. « Oh. Houston. On a un problème. ». Pas de réseau évidement, après déduction il rangea son portable dans sa poche et appuya sur le bouton mais sans réponse rapide pour le moment. Miracle au bout de quelques minutes lourdes en silence, quelqu’un leur répondit au travers de l’interphone. « Nous envoyons l’agence tout de suite, veuillez patientez. ». Soupirant d’un air ironique mais murmuré, Wind rétorqua. « On ne peut que faire cela toute façon. ». Appuyant son dos contre la paroi de l’ascenseur il ferma les yeux et attendit l’intervention qui ferait ne nécessaire pour sortir de cette situation.

musique de fond
Alors que le chanteur partait dans un refrain enflammé, de mon côté, je n'avais qu'une envie: me faire plus petite que je ne l'étais déjà. Quand même, il faut vraiment que l'un de nous deux, Wind ou moi, soit malchanceux. Expliquez moi un peu par quel hasard deux personnes peuvent se retrouver toutes les deux dans un ascenseur alors qu'elle ne veulent plus se voir ? Bon Dieu, c'est quand même grand, New York! Quand j'ai fait cette foutue promesse, je me suis dit que dans une ville pareille, qui compte environ dix mille habitants, il faudrait vraiment manquer de bol pour tomber sur le gars qu'on a le moins envie de croiser.

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