Les couleurs du destin se répétaient inlassablement chaque jour que dieu fait. Il est l’avenir du désavantage et le bonheur d’une vie toute tracée. Qui croyait au destin pouvait apparaitre comme ridicule ou romantique, et celui qui tendait à croire en la chance devenait un individu fort crédule. L’entre deux de ses mots étranges et posés relevait d’un pur hasard. Mot, que le Charleston aimait se répéter sans cesse telle une mélodie sans fin. La vie n’est qu’un long fleuve - légèrement tranquille - mais qui lors de son écoulement vers une zone plus vaste laisse entrer dans la danse des embuches et des épreuves qui vous rendent foncièrement plus fort ou bien qui tout au contraire vous rendent peureux et moins avenant envers une vie plus objective. Le futur est un fil que l’on vous donne au creux de la main et dont il faut tisser pour être heureux. La jovialité est éphémère, tout comme la confiance qui ne fait que migrer de personnes en personnes. On ne choisit pas ce que sera demain, et on ne planifie pas sans être certain. Une philosophie bien maigre lorsque vous vivez dans un monde masqué sous une guerre et sous des idéaux embellis pour la paix croissante qui gagne de jour en jour en la planète. A quoi bon prospérer dans un mensonge chimérique, si ce n’est que pour en apprécier la fumée. Et c’est pour cela que Wind voulait perdurer à croire à l’évènement qui à tout instant pouvait devenir surprenant.

Un terme qu’il avait essayé d’occulter aux jours d’aujourd’hui. Un terme aussi envahissait quelques peu son passé, mais qui lui rappelait sans cesse la personne qui feintait d’oublier. Morgan. Un prénom banal pour une jeune fille au comportement caractérielle hors du commun. Toujours à vouloir jouer, toujours à vouloir faire la maligne, la douce avait très vite perdue au change. Se sentir ridicule ? Wind l’avait été voir complètement, le ridicule ne tuant ce fut sa patience qui perdit de son ampleur. Finalement il a décidé de prendre ses distances et se concentré comme à son habitude au travail. Assis sur le canapé de cuir du salon, l’nage rigolard s’adonnait à vouloir fignoler un énième cours pour les plus doués et calés de ses élèves, une tâche qui lui prenait pas mal de temps, lui l’exigent envers lui-même. Tapant à une vitesse rapide sur les touches de son ordinateur portable, le brun aux reflets de bronze entendit la sonnerie tonitruante de la porte d’entrée retentir. « J’arrive ! ». Avait il crié à la va vite. Sans plus attendre il se leva sveltement et ouvrit la porte derechef en secouant son visage le sourire amusé. Sa meilleure amie était là comme toujours à se demander ce qu’il pouvait bien encore faire par une journée pareille. « Oui, je sais ce que tu vas dire, mais je viens prendre de tes nouvelles puisque tu nous joues les ermites ces temps ci. ». Se poussant la laisser entrer, Wind répliqua d’une intonation moqueuse. « On ne change guère les bonnes vieilles habitudes Monroe. ». La jeune brune soupira avec une lassitude légère mais ne s’aventura guère plus sur ce sujet qui demeurait encore et toujours vain, surtout avec le Charleston. Claquant la porte sur un mouvement entendu, le britannique pris la direction de la cuisine où il remplit encore une fois une énième tasse de café. Fronçant les sourcils Monroe, le réprimanda. « Wind, tu devrais vraiment arrêter de boire du café ! ». « Tu es encore venu plaider la cause de ta frangine ?! ». « Elle n’est même pas au courant que je suis ici. Et puis vous jouez à quoi ? T’es amoureux d’elle et elle … ». Elle n’eu pas le temps de poursuivre sa phrase que le musicien la coupa dans son élan. « … et elle continue ses petits jeux. Désolé Alverston mais j’ai passé l’âge de me laisser prendre à son comportement. ». Il toisa son amie d’une œillade catégorique, bien qu’au fond de lui les sentiments qu’il éprouvait à l’égard de Morgan soient sincères. Buvant une gorgée de son breuvage chargé en caféine, le mystérieux se mit à penser au passé, un passé qui le suivait encore et toujours.