Je me prénomme McKeala Tristram. Certes, il s’agit d’un prénom très peu usuel, mais je l’apprécie énormément. Par ailleurs, bien que beaucoup de gens ne sachent pas comment le prononcer exactement, j’insiste pour qu’on s’en tienne à mon prénom lorsqu’on souhaite s’adresser à moi : je ne supporte pas les diminutifs ou les sobriquets. Seulement McKeala. Ou mademoiselle Tristram, évidemment. Il s’agit en effet, pour ceux qui se questionne, du même patronyme que le magnat anglais de l’industrie de l’émeraude, Henry Tristram, mon père. Je suis son unique fille, ma mère, une française de bonne famille, Madeleine de Veuilly, étant morte en me donnant naissance. Mon père fut très affecté par cette perte et ne s’est jamais remarié, le souvenir de son amour avec ma chère mère étant tout bonnement irremplaçable. Je me retrouve donc à être l’unique femme de sa vie, sa petite princesse comme il m’appelle toujours. Évidemment, je suis gâtée, trop gâtée, depuis ma venue au monde, mais ma relation avec mon père va au-delà des cadeaux : nous sommes très proches, il est toujours là pour me protéger et me consoler. Sinon, je suis née le 17 avril quatre-vingt-huit, j’ai donc vingt-deux ans depuis quelques mois maintenant. Je suis par conséquent en deuxième année à l’Université, plus précisément en droit international à Columbia. Il vous serait facile de tenter de me juger, ou de me catégoriser comme étant une simple fille à papa, pourrie gâtée, mais je suis en réalité une jeune femme intelligente, cultivée et lucide. Néanmoins, j’ai un côté excessif et imprévisible; je n’aime pas que l’on me dise quoi faire. Pour finir, je suis le portrait conforme de la splendide Miranda Kerr.