« Genesis descend tout de suite! » La voix de mon père résonnait dans la cage d'escalier de notre penthouse. « Et retire ton vieux tee-shirt de lacrosse. N'oublie pas que les Mckessie viennent manger! » Je soupirai et me laissai tomber sur mon lit. Je sortis de mon placard une vieille robe rose vichy que je n'avais jamais porté. Elle était hideuse. Ma mère m'obligeait toujours à porter des robes lorsqu'elle recevait ses amis. Je les détestaient tous mes les McKessie étaient ceux que je haïssaient le plus. Depuis mon enfance mes parents voulaient me macquer avec leur fils, un boutonneux à lunettes passionné par les insectes et la biochimie. Je retirai donc mon tee-shirt bleu ciel et mon jean levis élimé pour passer la robe. J'avais l'air d'une petite fille. J'avais douze ans et j'en paraissais sept. La sonnette retentit, j'entendis ma mère crier « J'arrive! » bien plus fort et plus haut perché que nécessaire. J'attachais mes cheveux en queue de cheval haute, jetais une coup d'œil à mon reflet, bombait la poitrine -soit dit en passant, inexistante- puis descendis les escalier .

Cher journal,
Je ne comprends vraiment pas mes parents. Ils n'arrêtent pas de se disputer mais ils ne divorcent pas. Mon père dort à l'hôtel. Ma mère dit que c'est une mauvaise passe, mais ça fait deux ans que ça dure. Annie dit que la mauvaise passe de ses parents à durer deux semaines. Si ils ne divorcent pas c'est sûrement parce qu'ils ne veulent pas faire de vagues. Ils ont prit du temps pour bâtir leur réputation. Je suis sûre que si il y avait l'élection du couple parfait de Manhattan ils seraient les heureux gagnants. Du moins en apparences, regards amoureux, tenues toujours assorties. Ils sont vraiment étranges. On dirait qu'ils ne sont pas les mêmes en public et en privé. Je ne sais pas vraiment à qui en parler, Gemma et Gaby sont parti à San Francisco et Gillian habite chez son petit ami à Brooklyn. Au grand désespoir de nos parents soit dit en passant.
Affectueusement, Genesis.

La cloche retentit, une nouvelle année commençait. Comme chaque cours il fallait se présenter sur la fameuse petite fiche. Je la remplis donc avec attention. Je m'appelle Genesis Esmée Oxbùrry. Je suis née à New York le 28 juin. Mon père travaille à la bourse et ma mère est rédactrice au New York Time. J'ai trois sœurs qui suivent respectivement des études de droit, littérature et sociologie. Plus tard je compte me lancer dans l'évènementiel. C'est à la question 'Qu'avais vous lu pendant vos vacances?' que je bloquai un peu. Je n'avais rien lu, mis à part US weekly et Ok magazine, mais je n'étais pas sûre que c'était la réponse que le professeur attendait. J'écrivis donc quelques livres au hasard comme Les misérables ou Germinal. Livres que je n'avais évidement pas lu. J'espérais juste que le professeur ne me demande pas que j'en avais pensé. Je continuais sur ma lancée en inventant des pièces de théâtre ou des poèmes d'auteurs inconnus. Il ne vérifierais pas sur internet si mes dires étaient vrais. Si? Je n'ai jamais étais une bonne élève, mais j'ai du mal à l'assumer.. Du coup je suis devenue maitre en l'art de la triche.

Je n'ai jamais compris pourquoi toutes les filles de new york et particulièrement une de mes meilleures amies vouait un culte à Jennibelle. Certes elle avait plein d'amis, elle était riche et s'habillait bien mais ce n'était pas une raison pour la hisser au rang de dieu vivant. Avant sa mort, elle vivait dans la même résidence que moi. A cette époque j'avais deux amies très proches. Nous étions toujours fourrées ensemble, étudions dans la même école privés ultra select et fréquentions les mêmes galas de charités. Jamais il n'y avait eu de disputes entre nous. Et puis Jennibelle est arrivée dans la résidence. En deux jours elle avait battît sa popularité. Tout le monde la connaissais. Je ne l'ai jamais porté dans mon cœur. Je connaissais son blog et je savais qu'elle n'hésitais pas une seule seconde avant de ruiner la vie sociale des autres filles de sa classe. Certes je n'étais pas un ange mais je n'aimais pas ses manières. A cette époque X était vraiment naïve et même si nous la mettions en garde, son plus grand rêve était de devenir l'amie de Jenni. Je ne voulais pas voir mon amie sombrer, Y non plus d'ailleurs. Un soir, peu avant la disparition de Jennibelle, nous avions eu une violente dispute, nous ne voulions pas qu'elle pourrisse la vie de X, ni qu'elle l'entraine dans ses déboires. Je ne sais pas si il y a eu des témoins ce soir là, je n'espère pas du moins. Car après nos échanges, nous pourrions figurer en tête de liste de ses probables assassins.

Y et moi marchions dans la rue, elle me serrait la main. Elle avait peur. Moi aussi. Nous allions avoir une véritable confrontation avec Jennibelle. Une chose était sûre, nous appréhendions. Et si ça se passait mal? Si nous n'osions pas lui dire de laisser X tranquille? Si elle nous riait au nez? Tant de possibilités toutes aussi probables les unes que les autres. Nous n'avions aucune envie d'être en une de son blog, dépeintes comme des peureuses. Bref, nous arrivions enfin devant la résidence. Comme prévu, c'était l'heure à laquelle Jennibelle rentrait. Elle était magnifique, le vieux monsieur qui sortait les poubelles détourna même le regard à son passage. Prenant mon courage à deux mains, je la hélai. « Jennibelle! ». Elle ne broncha pas, Y plus direct l'attrapa par les épaules. « Jennibelle! On te parle! » « Je n'ai rien à vous dire » dit elle en haussant les épaules. « Ça tombe bien parce que c'est nous qui voulions te parler ». Un rictus se forma sur ses lèvres parfaites « Ça par exemple. Et de quoi voulez vous me parler? De vos problèmes de cœurs? De vos tenues ô combien hideuses? » Je frémis, elle ne manquait pas d'air. « Tu ferais mieux de nous écouter si tu ne veux pas que ça se finisse mal! »« Et de laisser X tranquille! » « Si je me souviens bien c'est X qui est venue vers moi, pas l'inverse! » « Tu es une belle salope Jennibelle! » Ainsi la conversation dégénéra. Jennibelle finit par rentrer chez elle, sans un mot..

Byron-Graham Clinton a écrit:

TU PRENDS NINA ET JE T'ÉPOUSE VOILA
et oui je retourne à ma fiche